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Bronchopneumopathie chronique obstructive

La BPCO est une maladie chronique et lentement progressive, caractérisée par une diminution non complètement réversible des débits aériens. La principale cause de cette pathologie respiratoire est la fumée du tabac, due au tabagisme actif ou passif. D'autres facteurs endogènes et environnementaux tels que les polluants professionnels, la pollution urbaine et l'hyperactivité bronchique jouent également un rôle déterminant dans le développement de la maladie.

Des perspectives inquiétantes
Une étude intitulée Breathe réalisée en 2010 dont l'objectif a été d'estimer la prévalence des symptômes de la BPCO dans la population générale de 11 pays d'Afrique du Nord et du Moyen Orient a révélé que sa prévalence au Maroc serait de 2,2 %. Par ailleurs, la proportion des sujets à risque de BPCO est supérieure à 30 %, présentant ainsi une potentielle antichambre de la maladie. Les prévisions des organismes scientifiques internationaux indiquent, quant à elles, que la prévalence de la BPCO devrait augmenter dans les prochaines années. Ainsi, selon l'OMS, le nombre total de décès par cette pathologie devrait progresser de plus de 30 % dans les dix années à venir. Les projections révèlent aussi que la BPCO deviendrait en 2030 la troisième cause de décès dans le monde. L'augmentation du tabagisme, notamment dans les pays en voie de développement, en est la principale cause et l'étude Breathe a montré que le taux de tabagisme en Afrique du Nord et au Moyen Orient serait de 30 %.

Ces données inquiétantes montrent l'ampleur des défis auxquels seront confrontés les pays en voie de développement en matière de lutte contre la BPCO, d'autant que cette pathologie impacte négativement la qualité de vie du patient et aboutit à un état d'handicap respiratoire. Aux stades avancés, elle retentit sur l'humeur, les performances intellectuelles, le sommeil, la vie sociale et peut contraindre à renoncer à exercer une activité professionnelle.

Un lourd fardeau économique
Par conséquent, le fardeau économique lié à la prise en charge de la BPCO est considérable. En Europe, les coûts des consultations, des explorations, des traitements, des hospitalisations et des frais de transports sont estimés à 23,3 milliards d'euros (1).

Outre les coûts directs, la maladie engendre des coûts indirects, liés notamment à la perte de productivité des patients et à l'absentéisme. Une étude menée dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la Chine, le Brésil et les États-Unis, a montré que 4,6 % des patients atteints de BPCO ont eu, dans la semaine précédant l'enquête, un absentéisme professionnel (2). La BPCO constitue donc un véritable problème de santé publique au niveau mondial et représente un défi pour l'économie et les systèmes de santé des pays en voie de développement, caractérisés par un manque de ressources matérielles et humaines qui complique le diagnostic et la prise en charge des patients atteints. D'ailleurs, l'OMS indique que plus de 90 % des décès par BPCO se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire. Il est donc nécessaire de sensibiliser la population sur les risques du tabac et d'insister sur l'importance du diagnostic précoce de la maladie pour limiter ses complications handicapantes. La mesure du souffle de tout tabagique est une étape primordiale pour poser le diagnostic de la BPCO et préciser le traitement de fond.