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Prevention des rhinites allergiques

Animées par le Pr Mohammed Tawfik El Fassy Fihry, le Pr Leïla Essakali et le Dr Peter Josling, à Rabat, et par le Pr Hassan Chelly et le Dr Peter Josling, à Casablanca, les tables rondes ont été marquées par la participation de nombreux médecins généralistes, ORL, pneumologues et pédiatres. Ils ont pu débattre des défis que pose la prise en charge de la rhinite allergique, une affection parmi les plus répandues dans le monde. Selon une étude réalisée par le groupe scientifique « Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma » (Rhinite allergique et son impact sur l’asthme), cette affection toucherait près de 500 millions de personnes dans le monde dont 15 à 20 % d’entre elles souffrent de symptômes sévères. Au Maroc, en se basant sur une estimation de la population de 33 millions d’habitants, environ 12 millions de personnes seraient atteintes d’une rhinite allergique*.

Poser le diagnostic
La rhinite allergique doit être prise très au sérieux, compte tenu de ses nombreuses complications. Les spécialistes qui ont animé les tables rondes ont indiqué que cette affection respiratoire ne touche pas uniquement le nez, mais tout ce qui fait suite à la muqueuse nasale. Elle peut être à l’origine d’une série de complications telles que les otites ou l’asthme. Les intervenants ont, en outre, expliqué que la prise en charge de cette pathologie repose d’abord sur un diagnostic précis, car certaines rhinites peuvent être non allergiques. Ces dernières évoluent par paroxysme et entraînent un syndrome d’hyperactivité nasale se manifestant par des symptômes similaires à ceux de la rhinite allergique persistante. L’obstruction nasale et l’écoulement nasal aqueux invalidant sont les signes les plus dominants de ce type de rhinite qui peut évoluer vers une polypose naso-sinusienne. Les rhinites non allergiques peuvent nécessiter une intervention chirurgicale chez le patient, notamment en cas d’hypertrophie des cornets ou de déviation sévère de la cloison nasale. Pour éviter au patient un faux diagnostic qui pourrait retarder la prise en charge de sa rhinite, les intervenants ont insisté sur l’importance d’une collaboration multidisciplinaire, impliquant le médecin généraliste, l’ORL et le pneumologue.

L’éviction, première étape recommandée
Le traitement de la rhinite allergique est basé essentiellement sur l’éviction de l’allergène responsable du déclenchement des symptômes. Lorsqu’il est clairement identifié, le médecin traitant met en place une stratégie qui vise à protéger au maximum le patient des réactions allergiques en évitant au maximum le contact avec celui-ci. En pratique, cette démarche s’avère difficile car il n’est pas aisé d’éviter le contact avec les allergènes, en particulier ceux aéroportés, tels que les acariens et le pollen. Un enseignant qui, par exemple, est allergique à la poudre de craie, et qui est exposé à celle-ci en permanence, peut difficilement éviter une réaction allergique. Il en est de même pour un boulanger allergique à la farine ou un ouvrier aux particules du textile et qui vont développer des réactions allergiques chaque fois qu’ils entrent en contact avec ces allergènes. Il existe plusieurs traitements pouvant être envisagés pour aider le patient à mieux lutter contre la rhinite allergique, notamment les antihistaminiques qui permettent de bloquer la production de l’histamine, médiateur chimique responsable des symptômes allergiques, tels que la rhinorrhée et les éternuements. Les spécialistes peuvent recourir également à une immunothérapie spécifique afin de réduire les symptômes associés à une exposition ultérieure à l’allergène. D’autres traitements peuvent être utilisés dans le cadre de la prise en charge, notamment les corticoïdes locaux, pour lutter contre l’inflammation et les décongestionnants oraux et intra-nasaux. Les tables rondes ont été l’occasion de présenter une nouvelle solution innovante qui vient compléter cet arsenal thérapeuthique. Il s’agit d’un produit naturel qui agit de manière mécanique au niveau de la muqueuse nasale.

Barrière contre les allergènes
Fabriqué à base de poudre de cellulose et baptisé NoAL (pour No Allergy), le nouveau traitement permet d’éviter le contact de la muqueuse nasale avec l’allergène aéroporté responsable du déclenchement des symptômes de la rhinite allergique. Il s’agit d’une poudre d’hydoxy-propyl-methyl-cellulose qui, une fois appliquée sur la muqueuse nasale, forme un gel au contact de l’humidité de la muqueuse nasale, créant une barrière protectrice contre les allergènes aéroportés et empêchant leur fixation aux IgE, la dégranulation des mastocytes et la libération de l’histamine. Pour le Dr Peter Josling, directeur du Herbal Health Center à Battle, en Grande-Bretagne, cette nouvelle solution thérapeutique permet de changer l’approche thérapeutique face à la rhinite allergique. « Selon les recommandations de plusieurs instances scientifiques, notamment l’Organisation mondiale de l’allergie et l’Académie américaine de l’allergie, de l’asthme et de l’immunologie, l’éviction des allergènes doit être la première mesure en matière de contrôle des allergies. Tous les praticiens savent toutefois qu’elle est très difficile à appliquer dans la pratique, en particulier avec les allergènes aéroportés. Grâce à ce nouveau traitement, nous sommes aujourd'hui en mesure de relever ce défi et d'améliorer la qualité de vie du patient. NoAL permet de réduire le risque de déclenchement des épisodes de rhinite et d'éviter ainsi les symptômes les plus gênants de la rhinite, notamment l'écoulement nasal, les éternuements et les démangeaisons nasales », a-t-il expliqué. Pour prévenir les réactions allergiques, le patient doit utiliser le produit lorsqu’il est sur le point d’entrer dans un lieu contenant des allergènes ou dès l’apparition des premiers symptômes de la rhinite. Son application doit être renouvelée chaque fois que le patient se mouche.

Efficacité prouvée
L’efficacité de la poudre de cellulose dans la prévention de la rhinite allergique a été prouvée par plusieurs études scientifiques présentées lors des deux tables rondes. L’étude Emberlin, publiée en 2007 (une étude croisée, randomisée, en double aveugle et contrôlée versus placebo), a révélé que le produit permet de baisser significativement les symptômes de la rhinite. Menée auprès d’adultes souffrant de rhinite persistante, elle a montré que la poudre de cellulose a pu réduire l’écoulement nasal de 41 %, les éternuements de 63 % et les démangeaisons de 55 %, par rapport au groupe placebo. Une autre étude, publiée en 2007, a révélé la capacité du produit à éviter le déclenchement d’une crise de rhinite classique. Cent deux patients adultes, tous volontaires, et qui ont tous utilisé d’autres produits pour traiter la rhinite allergique, ont pris part à cette étude qui a duré 6 semaines. « À l’issue de cette étude, le score moyen d'efficacité du produit a été d’environ 4 sur une échelle de 5, un score meilleur que celui obtenu avec les autres traitements de la rhinite allergique. L’étude a également montré que le produit était en mesure de soulager les symptômes de la rhinite allergique parfois seulement en quelques minutes », a noté le Dr Josling. Les interactions avec les autres médicaments utilisés dans le traitement de la rhinite, notamment les antihistaminiques par voie orale, est un autre point étudié durant les essais cliniques. Le plus récent a été publié en 2011 et a été mené chez des enfants âgés de 8 à 18 ans atteints de rhinite allergique due au pollen de bouleau. Ses résultats montrent que l’association de la poudre de cellulose et d’un antihistaminique par voie orale ne diminue pas l’efficacité de ce dernier. Toutes les études n’ont par ailleurs révélé aucun effet indésirable du produit, fabriqué à partir de poudre naturelle inerte de cellulose d’origine végétale. « La poudre de cellulose ne présente aucun effet indésirable. Elle peut donc être utilisée sans aucun risque par tout patient âgé de plus de 18 mois, y compris les femmes enceintes ou allaitantes. Grâce à cette solution innovante, les patients n’appréhenderont plus les sorties dans la nature, les tâches ménagères ou le contact avec un animal de compagnie et bénéficieront d’une qualité de vie nettement meilleure », a conclu le Dr Josling.