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PRISE EN CHARGE DE LA BPCO

AMELIORER LA QUALITE DE VIE DES PATIENTS

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une pathologie chronique irréversible. Sa prise en charge vise à ralentir sa progression et à améliorer la qualité de vie du patient à travers la réduction des symptômes. Elle repose sur plusieurs mesures, notamment l'arrêt du tabac avec la limitation de l'exposition aux autres facteurs de risque, la prise de bronchodilatateurs de longue durée et la réhabilitation respiratoire.

La prise en charge de la BPCO est basée sur plusieurs mesures. Limiter l'exposition aux facteurs de risque de la maladie (tabagisme, polluants ou poussière industriels...), et ce quel que soit le stade de la maladie pour stopper le déclin du volume expiratoire maximum seconde (VEMS) et la progression de l'obstruction bronchique est la plus importante.

Contrôler les symptômes
Il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement capable de rétablir la fonction respiratoire chez les personnes souffrant d'une BPCO. L'objectif de toute stratégie thérapeutique est donc de prévenir et de contrôler les symptômes, de baisser la fréquence et la sévérité des exacerbations et d'améliorer la qualité de vie et la tolérance à l'effort chez le patient. Le traitement est basé sur l'utilisation des bronchodilatateurs (?-2 agonistes et anticholinergiques de courte et longue durée d'action) seuls ou en associations (LAMA/LABA, ICS/LABA) selon le profil du patient et le stade de sa maladie, en accord avec les Recommandations Internationales (GOLD).
Les B-2 agonistes et les anticholinergiques de courte durée d'action sont pris en première intention à la demande. Si les symptômes de la BPCO persistent (dyspnée notamment), le médecin traitant doit prescrire un traitement de fond à base de bronchodilatateurs de longue durée d'action. Les corticoïdes inhalés associés aux bronchodilatateurs de longue durée d'action sont envisagés chez les patients exacerbateurs ou à haut risque d'exacerbations. Les anticholinergiques de longue durée d'action sont prescrits comme traitement de fond seuls ou en association avec les B-2 agonistes de longue durée d'action chez les patients dont le VEMS est inférieur à 50 % de la valeur théorique.
Plusieurs essais ont été menés comparant ces différentes alternatives thérapeutiques, la Salford Lung Study ou (SLS) en est des plus récentes qui a été communiquée lors du congrès de l'ERS à Londres 2016 et qui avait pour objectif de comparer l'efficience d'une nouvelle association ICS/LABA -encore non disponible sur le marché Marocain- (furoate fluticasone/vilanterol 92/22 ug) au traitement habituel (LAMA/LABA et ou ICS/LABA et ou ICS/LAMA/LABA). Cette étude a porté sur 2 269 patients ayant eu des exacerbations durant l'année précédente et a conclu que les patients traités par Relvar* avaient une réduction statistiquement significative de 8,4 % du taux annuel des exacerbations modérées à sévères par rapport à ceux prenant le traitement habituel en pratique clinique quotidienne.

Insister sur la réhabilitation respiratoire
La réhabilitation respiratoire est une autre mesure clé dans la prise en charge de la BPCO. Elle doit être proposée dès le stade II de la maladie, en cas de baisse des activités sociales, professionnelles ou personnelles due à la dyspnée et à la diminution de la tolérance à l'effort. Cette mesure thérapeutique comprend plusieurs volets, notamment un traitement physique basé sur le renforcement des muscles respiratoires et périphériques et le drainage bronchique, un suivi nutritionnel et une prise en charge psychologique du patient. En cas d'insuffisance respiratoire chronique, le pneumologue doit prescrire une oxygénothérapie à domicile en fonction du degré de l'hypoxémie pour améliorer la survie du patient. C'est dire l'intérêt de la gazométrie comme moyen de surveillance de la BPCO.
Le traitement chirurgical est, quant à lui, indiqué pour l'exérèse d'une bulle d'emphysème. Dans les stades ultimes de la maladie, une transplantation pulmonaire peut être envisagée.

Recommandations pour améliorer la prise en charge
Il est fortement recommandé de vacciner les patients contre la grippe tous les ans et contre le pneumocoque tous les 5 ans, surtout ceux souffrant d'une insuffisance respiratoire chronique pour minimiser les risques de complications liées à ces deux infections. Lorsque le traitement prescrit ne produit pas l'effet escompté, le médecin doit d'abord vérifier que le patient utilise correctement le dispositif d'inhalation avant de changer de thérapeutique car certains patients ne maîtrisent pas la technique de l'inhalation. Il est donc très important de bien leur expliquer la méthode lors des consultations et de leur demander de faire une démonstration pour s'assurer qu'ils l'ont bien assimilée. Enfin, la prise en charge de la BPCO ne peut atteindre les objectifs souhaités que si le patient adhère complètement au traitement. Le médecin traitant doit donc insister constamment sur le bénéfice des thérapeutiques utilisées et leur rôle dans l'amélioration de son état.